Nouveau Dieu le Big Bang

Nouveau Dieu le Big Bang

7 janvier 2015 Non Par Naginder Sehmi

NOUVEAU DIEU LE BIG BANG

Cet exposé articule dans un raisonnement scientifique, religieux et socio-historique les raisons pour lesquelles le Dieu traditionnel surnaturel n’a pas été capable de résoudre de manière acceptable les problèmes de ce monde et de répondre aux besoins humains, spirituels et autres. Le Big-bang et  l’évolution qui s’en est suivie, a inspiré l’idée de Flux, rendant plus aisée la tâche de donner une image de Dieu, de ce que Dieu aurait dû être, de ce qu’Il est à présent et de ce qu’Il devrait être dans le futur. Nous Le connaissons désormais mieux que jamais au travers de la quantité énorme de connaissance acquise par les êtres humains, présentée sans relâche par les sages, les prophètes et les messies des temps modernes. Les religions prétendent que Dieu est mort pour enlever les péchés humains. C’est un mensonge pour dissimuler la réalité. Les êtres humains sont toujours aussi  pêcheurs. Ils continuent à torturer Dieu. Heureusement Il n’est pas encore complètement mort. Les hommes et leurs religions vont-ils  finalement acquérir la sagesse et sauver Dieu?

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PARTIE 1 – CHANCE, DEFI OU LA VOLONTE DE DIEU

1.1 Pourquoi s’investir dans la spiritualité?

Lors de plusieurs réunions j’ai demandé aux participants de me décrire l’image qu’ils ont au moment où ils prient ou pensent à Dieu. Les réponses ont varié non seulement selon la croyance mais aussi parmi les participants de même foi. « Pas d’image », « une lumière », « Jésus sur la croix », « la croix », « la bible », « Ek onkar », «portrait de Nanak », « un vide », « le Guru Granth », « le ciel, l’univers », « le temple », « Ganesha », « les fleurs », « Sai Baba », « la Vierge Marie ”, « la Ka’bah, …

En 2001 à Genève, j’ai participé à des réunions mensuelles d’un groupe qui dialoguait sur le thème : « l’investissement dans la spiritualité. » A la première séance,  j’ai demandé: « Avant que je n’investisse, pourriez-vous m’expliquer ce qu’est la spiritualité ? Je connais un peu Nestlé, Swisscom et Toyota et je n’hésiterais pas à investir dans leurs actions. Par contre, je ne comprends rien à la spiritualité. Pourquoi dois-je m’investir là-dedans?» Personne ne pouvait m’aider, même les participants indiens, fiers de leur connaissance spirituelle formulée dans les Veda, les anciennes écritures hindoues.

Après plusieurs séances, j’osais, très nerveux, me proposer pour préparer et  tenter de présenter quelques dessins afin de comprendre l’entreprise de la Spiritualité. Je vous laisse imaginer quelle force m’a poussé à m’aventurer ainsi. Mon arrière-pensée me dit que c’est le hasard qui a joué, mais une personne de foi aurait dit que c’est Dieu.

Durant les trois précédentes années le hasard m’avait me fait lire, entre autres, Le Nouveau Testament, Histoire de Dieu (Karen Armstrong), Le Coran, The Message of Upanisads (Swami Ranganathananda), Bhagwat Gita, Dieu et la Science – vers le méta réalisme (Jean Guitton, G Bogdanov et I Bogdanov), Autobiography of a Yogi(Paramhansa Yogananda). Mes notes sélectionnées avec des flèches n’ont rempli que deux pages. J’avais une bonne connaissance des écritures sacrées Sikhs – l’Adi Granth. Equipé de mes connaissances professionnelles scientifiques, d’environnement, d’enseignement, de psychologie, et de ressources en eau, couronnées par ma visite guidée au Centre Européenne pour la Recherche Nucléaire (CERN), je me suis lancé à dessiner mon image de Dieu. Cela m’a pris une semaine, y comprit le Sabbat, pratiquement le même temps que Dieu lui-même ait consacré pour créer le monde, pas mal !

1.2 Le principe

Pour faciliter la critique des religions de façon constructive, il faut trouver une base non équivoque. Tout d’abord trouver une image de Dieu tout-puissant édifiée sur le temps, s’il existait, avant le «Big-bang  ». Un savant a écrit dans le 17ème siècle : « Avec le temps sont venus des dieux et des déesses. Le drame entier est le travail du temps. Le temps a fait le monde et les peuples, bon et méchants. Le temps est l’avatar depuis le commencement à la fin. Prend le comme ton maître et t’incline devant lui. »

A l’intérieur du flux de temps enveloppant tout, nous cherchons pour l’image dans les écritures sacrées et profanes et les découvertes scientifiques (au sens très large où on acquiert la connaissance/information vraie et fiable de l’univers et du monde), psychologiques, spirituelles, philosophiques depuis le commencement de l’histoire. Evidemment, il est impossible de peindre une telle image représentant la totalité de conception des humains. Une solution simple est d’esquisser ma plus récente image de Dieu, parce qu’elle est prédisposée à changer et de s’améliorer à chaque instant lorsque mon cerveau reçoit un peu plus de lumière sous forme de connaissances et d’informations. Par exemple, les anciennes et récentes découvertes de l’astronomie se heurtent de plein fouet à la vision du monde défendue par la plupart des grandes religions. Pour autant, la possibilité d’une vie ailleurs que sur Terre n’est pas totalement incompatible avec la croyance en Dieu. Une personne témoigne d’un changement en Dieu en proportion du changement en soi ; Dieu ne change pas.

1.3 L’image de Dieu en huit dessins

Tenant les huit transparents, j’ai bravé mon auditoire d’investisseurs en spiritualité : « A chaque fois que j’aborde ce sujet devant un groupe d’indiens, je suis très nerveux parce qu’ils savent déjà tout. Cette fois-ci, je ne suis pas nerveux parce que je sais que vous savez. Il n’y a rien de nouveau dans ce que je vais vous montrer sauf que Dieu et la spiritualité n’ont jamais été dessinés en huit pages. » Ce qui suit est la version étendue de ma présentation qui n’avait durée que quarante minutes.

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« Il n’y a aucune différence en substance entre nous et une roche », dit notre guide au CERN. Le monde entier est formé de la même base: l’atome constitué d’électrons tournant autour du noyau, le tour tenu par une force électromagnétique. Comme au niveau microcosmique (microscopique), le macrocosme, les galaxies, les étoiles et les planètes fonctionnent de la même manière. C’est-à-dire que l’origine est la même  pour tous: le Big-bang. Ce qui m’a beaucoup étonné est lorsqu’il a dit qu’avant notre Big-bang il y avait « information » ou énergie. Dans La Bible c’est la Parole ‘Au commencement était la Parole, la Parole était Dieu …Toutes choses ont été faites par elle »(Jean). Les hindous disent ‘Shabad’ et ‘Vani’(Verbe), les philosophes parlent de ‘pensée’, ‘idée’, ‘rêve’, ‘vision’, ‘sensation’ ‘haleine’, ‘souffle’. Qui a décidé que cette énergie phénoménale devait se condenser jusqu’à plus petit qu’une tête d’épingle et la faire exploser avec une force inimaginable? Ce Big-bang a produit notre cosmos de millions de galaxies.

Combien de Big-bangs ont eu lieu avant le nôtre? C’est au-delà de l’imaginaire ou de la théorie scientifique. Imaginons que notre terre est une minuscule particule de poussière générée par l’explosion initiale. Par rapport à nous le résultat du Big-bang, l’univers ou macrocosme, est infini, sans dimension, continuellement en expansion mais à un taux de vitesse diminuant. Pour notre but nous prenons tous cela comme un écoulement ou un flux unique. Ci-après le mot « flux » sera employé ; il donne une sensation d’un médium en mouvement perpétuelle, peu à peu transformant en « Flux ».

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Dans l’univers, cette énergie/information unique, indivisible, infinie, et intemporelle coule dans toutes les directions en équilibre perpétuel et rien ne peut l’arrêter. Sa structure est cellulaire/atomique soit macrocosmique soit microcosmique constituée des systèmes planétaires, les planètes tournant harmonieusement autour leur soleil comme les électrons et les protons autour de leur noyau. Les anciens penseurs considéraient ces éléments physiques (anu) comme étant aveugles, pour eux le plus important étant la force ‘intelligente’ ou l’énergie vitale ou « les vietrons » (prana), qui les lient entre eux, qui remplit tout et qui engendrent les molécules. Les scientifiques, tout comme les textes anciens, sont d’accord sur le fait que l’origine et la naissance de tout est UNE FORCE UNIQUE et que cette force continue à couler éternellement ou jusqu’à l’apocalypse hypothétique dans un futur inconnu. Parce que la naissance de tout est unique et commune, la structure interne des roches, des animaux, des insectes, des oiseaux, des plantes et des humains est commune. Chaque objet est soumis aux lois de la nature. « Ces lois, qui semblent immuables dans le temps comme dans l’espace, imposent à tout élément du monde réel de faire ce qu’il ne peut pas ne pas faire. » (A. Jacquard). Mais chaque individu a sa propre énergie vitale ou « vietrons ». Est-ce que l’âme procède de la même chose?

Les anciens ne sont pas parvenus à expliquer la longueur d’une vie humaine qu’en nombre de respirations ou de battements de cœur pré écrits par Dieu, parce qu’ils n’avaient pas la connaissance de la microbiologie moderne. Nous savons mieux que la longueur de vie des êtres est déterminée au niveau de la cellule, sa structure, des gènes, et de l’horloge interne de fonctionnement. L’horloge cellulaire ou moléculaire microscopique, connectée à l’horloge macrocosmique, détermine l’existence. Toutes les horloges forment un composant de l’énergie vitale interagissant dans cet écoulement ou flux.

Vision 3- Ecoulement ou flux

Un poème abrégé du 15ème siècle décrit la suite du Big-bang avant « la création » :

« Pendant d’innombrables milliards d’années régnait un brouillard ténébreux.
N’existaient ni les mondes ni les voûtes célestes,
Ni la nuit ni le jour, ni le soleil ni la lune; sauf la volonté divine,
Mais il existait une force multidimensionnelle
Formant un processus d’écoulement perpétuel, insondable, inséparable, une transe incessante,  qu’on ne peut pas arrêter;
Ni la reproduction, l’air, ni les paroles, ni l’eau, ni la création ni la destruction,
Ni la naissance, ni la mort, ni les continents, ni les sept océans, ni les fleuves, ni le ruissellement, ni les célestes, ni les régions du milieu, ni les terres basses, ni l’enfer, ni l’éden, ni l’ange de la mort, ni le purgatoire, ni le paradis, ni la naissance, ni la mort, ni le cycle de va et vient.
On ne voyait rien d’autre que l’Unique (la force).
‘Les dieux’ n’existaient pas….
Il n’y avait pas ni homme, ni femme, …
Ni des ascètes, ni  épicuriens, ni moines, ni ermites ; ni pensées ; ni vies et âmes ;
Ni églises, ni religions, ni sectes et rites.
Ni les livres sacrés hindous (védas), ni sémitiques (torah, bible, coran) étaient écrits ;
Ni les récitations des évangiles à l’aube ni au crépuscule.
Seul l’Incompréhensible se parlait à Lui-même et se connaissait.
Par Sa volonté, Il créa l’univers et le firmament sans étai (visible).
Il crée et surveille sa création. Il fonde les astres et notre univers dans l’espace illimité
Et  Il s’y manifeste. Personne ne connaît Son commencement ni Sa fin ».

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Nous savons que notre système solaire, avec notre Terre, est un élément vivant dans cet écoulement, une sorte de fluide, et il manifeste toutes les caractéristiques de l’Univers. Au niveau macrocosmique, les astres naissent et meurent dans l’écoulement (flux) inébranlable. Sur la terre le brouillard ténébreux enfante la molécule. Une de ces molécules a évolué en être humain. Je ne veux pas aller en guerre pour défendre l’idée d’un accident ou la «volonté délibérée » brahmanique ou « la création » biblique.  Inhumer ou incinérer le corps humain, sa structure atomique inhérente ne change pas et elle persiste dans le flux. Mais les molécules qui vont se réunir après cela déterminent la forme de renaissance. Il est important de noter que cet écoulement physique, atomique, et « vietronique » existe scientifiquement et théologiquement. Parce que nous ne pouvions pas comprendre l’énormité de cet écoulement (flux), nous avons créé des symboles et formulé des mots descriptifs: la Vérité, la Réalité, Satya, Deo, La Lumière, Dieu,  Bhagwan, Allah, Waheguru (donneur merveilleux de la lumière.) Le fait est que la Réalité se situe au-delà des mots et les symboles.

En modernisant l’idée exprimée dans la première encyclique du nouveau Pape (janvier 2006) je peux voir que le flux est Dieu : celui qui demeure correctement dans le flux exprime son amour et devient lui-même le flux qui est l’amour. L’amour est l’énergie vitale (vietrons) qui interagit entre les humains ainsi qu’entre les composants du flux micro- et macro- cosmique. Les astrophysiciens parlent d’haleine cosmique. On  dirait que l’univers ainsi que le flux respirent à un certain rythme.

Au temps des révélations religieuses, les humains ne comprenaient pas ou ne pouvaient pas expliquer l’importance de leurs rapports avec leur environnement total. Ils étaient plutôt concernés par les rapports entre eux-mêmes, singularisant l’amour entre les humains et négligeant l’amour divin qui les enveloppait. Notre milieu total est peut-être la seule et meilleure manifestation du flux ou de Dieu. L’histoire est remplie de modèles où les communautés, lorsqu’elles ont maltraité leur milieu, théologiquement parlant, lorsqu’elles ne se sont pas immergées dans le flux et n’ont pas apprécié les vietrons d’amour, ont engendré la haine entre les humains. Aucune des pratiques religieuses et des prières ne pouvait arrêter leur apocalypse. Nous connaissons bien l’affaissement des communautés qui n’ont pas tenu compte de leur milieu : celles de Mésopotamie, Indus, Iles de Pâques, Anasazi, Mayas, colons scandinaves du Groenland. Par contre, la communauté de mille personnes vivant sur la minuscule île Tikopia a survécu en ayant pris des mesures pour s’ajuster et vivre conformément aux maigres dons que le milieu lui offrait, exprimant ainsi son respect et son amour pour la parti du flux qu’elle a bien compris.

L’image chrétienne de Dieu peut être beaucoup plus large, concrète et réelle si nous appliquons les pensées et les informations révélées par la connaissance actuelle. L’image de Spinoza, que Dieu et la nature se confondent, doit être interprétée au sens large et global exprimant la profondeur et l’ampleur utilitariste au lieu de mots. La vision de flux offre cette possibilité. L’amour du prochain doit être agrandi à l’amour de tous les êtres vivants et au milieu qui nous enveloppe. Comment le flux ou Dieu, peut-il venir à notre rencontre lorsque nous sommes en Lui et Il est en nous ? « C’est l’amour qui fait mouvoir le soleil et les étoiles » (Dante), ainsi commence la première encyclique du Pape Benoît XVI confirmant implicitement que le flux est l’amour et notre destin, et le but de la spiritualité réelle et scientifique.

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Je suis convaincu que la « spiritualité » est « pragmatique » et « non abstraite». La spiritualité, c’est avoir la connaissance du Flux et s’y intégrer. Néanmoins, aucune des appellations du mot ‘écoulement’ (flux) ne décrit sa vraie nature inconcevable, qui n’est ni grand ni petit, qui est sans qualité et qui a toutes les qualités, qui est la lumière et l’énergie du ‘reiki’ et du ‘qui’ ou de la réalité ultime. Nous ne pouvons sentir qu’une minuscule partie de ce flux, et nous ne pouvons presque pas percevoir les interactions et les informations à l’intérieur. Dans le flux, toutes choses sont interdépendantes. Leurs rapports sont étroits et causals. La séparation entre le monde d’humains et le flux n’existe pas. Pour définir ces interrelations, il existe des termes comme Om,Kalma, Saut, Saint Esprit, Lao, Naad, Sarosha, la voix du silence et Intellect Actif.

Il faut reconnaître que toutes informations, portées par le flux  depuis le Big-bang, restent en équilibre éternellement. Cette notion est conforme aux résultats de recherche en écologie et en mécanique quantique, astrophysique, neurobiologie et parapsychologie. Le mot d’origine grecque (neumena), et Sanskrit (naman) «Nom » interprété au sens de « l’esprit » est souvent utilisé pour exprimer l’ensemble du flux, des informations, des interactions et des interdépendances en équilibre. Le Nom s’agit aussi d’un principe divin, d’une énergie vitale, d’un dieu, sentiment, quelque chose que l’on ressente en soi. C’est la foi universelle. Il exprime aussi le monisme  et la nouvelle religiosité : tout est intimement lié- les éléments de l’univers, la planète, l’écologie, la nature, les animaux, l’homme, le surnaturel, le naturel, le divin et l’humain. Le Flux était donné la forme d’être humain.

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Les êtres humains peuvent naître d’une maladie transmise par virus venu des étoiles ou l’issu du hasard Darwinien des combinaisons génétiques ou d’une adaptation volontaire Lamarckiste à un changement climatique ou de la nécessité de surpasser tous les autres animaux pour les manger. Qu’elle qu’en soit l’origine, ils sont toujours un élément d’univers. La molécule qui a évolué ou qui s’est réincarné en être humain est une image du flux ou de Dieu imbibant tous ses éléments d’informations. Les êtres humains et les autres êtres vivants sont formés de mêmes éléments, d’un code génétique similaire. Respectant les lois de probabilité, les mutations ont doté les humains un système exceptionnel.  La capacité humaine hautement développée pour observer, réfléchir, imaginer, comprendre, communiquer et se questionner et appuyée par sa disposition égoïste, a fait résulter en elle des qualités comportementales qu’on ne retrouve presque pas dans le flux. Ce sont les sept péchés capitaux : l’avarice, la luxure, l’orgueil, l’envie, la gourmandise, la colère et la paresse.

L’humain a été trompé par une combinaison de son intelligence et ces mauvais attributs. Il avait faussement posé comme le maître du flux : Le flux était fait pour lui et il est propriétaire de la nature. Au lieu d’être le gestionnaire du milieu il a réagi comme dictateur, ravageur, et dévastateur. Ses sens ne perçoivent qu’une partie minuscule du flux, de la réalité. Mais poussant le flux de coté, il a bifurqué lui-même pensant qu’était devenu le flux oubliant que c’était impossible car, selon la loi scientifique et théologique, il n’y a qu’un seul et Unique flux. Il a créé un problème insurmontable. Il ignore qu’il est une partie du flux. Pour se consoler, il a donné au Flux l’image d’un homme et l’ a nommé Dieu, God, Ram, Ishvara, Seigneur, assis très haut comme un empereur.

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Le principe de l’ego, le moi ou l’anthropocentrisme, est la cause invétérée de la séparation entre l’être humain et le flux, son Créateur. Le moi l’a mis sous la loi du maya et de la méconnaissance, qui représente les principes de la relativité, la dualité et l’ignorance selon laquelle le sujet apparaît comme l’objet. C’est-à-dire que l’être humain s’imagine, en pratique et moins en prière, être le Créateur.

La science me permet de sonder certaines phases d’écoulement et de mieux connaître les lois véridiques de la nature ce à quoi les religions ne s’intéressent  pas. Ces lois ne me donnent pas la capacité de comprendre la totalité de l’écoulement parce que la science et la religion sont aussi maya, et participent à la découverte des lois déjà existantes et opérationnelles du macro et micro cosmos. Si je ne suis pas trop optimiste, c’est que nous avons affranchi l’état d’impuissance absolue et pris le premier pas pour détecter le Créateur Unique. Si science et religion peuvent collaborer, notre progrès peut accélérer la réintégration du flux humain inexistant au vrai flux. Une chose est incontestable : ni la conviction intellectuelle ni l’analyse scientifico-philosofique ne peuvent effacer le maya anthropocentrique.

L’univers (flux) ressemble plus à une grande pensée ou à un cerveau plutôt qu’à une machine, le cerveau portant toutes les informations de son passé. Maimonide était d’avis que Dieu est un Intellect Actif avec lequel l’intellect humain est analogique. Tous les êtres vivants autres que les humains sont restés dans le flux parce que leur cerveau réagit automatiquement au leur milieu. Par contre, le cerveau humain qui comporte tous les éléments ou étincelles du flux est contraint par le maya. Il y a beaucoup d’exceptions : ceux qui se laissaient porter par le flux étaient génétiquement doués et avaient accès à l’information contenue dedans. Ces personnages sont devenus nos « guides  spirituels ». Ils sont dotés d’une imagination puissante et bénie de la connaissance intuitive. C’est-à-dire qu’ils ont sacrifié leur vie pour nous aider à entrer dans le flux. Nos anciens guides sont les prophètes, les avatars, les messies, les gurus, les ascètes, les yogis, et beaucoup d’autres personnes moins connues. Ces personnes sont des gurus, ceux qui font la lumière sur le flux. Le Flux Lui-même est le Vrai Guru. Pour se ressourcer directement auprès de ce Guru il faut préparer notre cerveau et que le maya ne le contraigne pas. L’antenne de ces gurus est réglée sur la fréquence émise par le Vrai Guru (le Flux) ils n’ont pas besoin de guru humain. D’après les légendes, les gurus comme Krishna, Jésus, Nanak, et tant d’autres que nous ne connaîtrons jamais, sont nés ou demeurent dans le Flux. Les autres gurus comme Moïse, Bouddha, Mahomet, Kabir, et autres yogis et ascètes étaient obligés à travailler avec fougue pour s’informer sur le Flux pour finir par rester dedans.

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Comme mentionné précédemment, la spiritualité, c’est avoir la connaissance du Flux et s’y intégtrer et avoir accès à l’information, l’énergie, la lumière/vitesse que l’on trouve à l’intérieur. Ce concept qui paraît si simple maintenant n’était pas facile à expliquer aux gens dans la passé. Il est probable que les autorités ne voulaient pas savoir, pour diverses raisons surtout égoïstes (pouvoir, avidité, orgueil). Les livres sacrés principaux sur la spiritualité sont : Les Vedas, la Torah, les Upanisads, la Gita, la Bible, le coran et l’Adi Granth. Peu de gens peuvent les lire, les comprendre et les interpréter correctement. Les religions se sont fondées sur la base de ces livres. Dans certaines sociétés, les livres sont devenus le point focal de leur adoration, ce qui est pire que l’adoration d’une idole. Ni les livres, ni leur contenu ne constituent la religion. En réalité, la vraie représentation d’une religion est le produit comportemental de la société, sa culture et ses traditions. L’ampleur du refus contre la critique de l’interprétation des textes ou des prophètes n’est rien d’autre qu’un camouflage des fautes de comportement des gens.

Les religions pratiquées par les sociétés ne sont pas capables d’exhorter égalité et unité envers les autres sociétés. Pour eux les attributs de païens, kafirs, infidèles et impies prennent précédent. Les croisades, djihads, conquistadores, inquisitions, et colonisations ont continuellement fécondé des divisions inter- et intra- religieuses cruelles et haineuses. Evidemment, l’antagonisme religieux nous éloigne du Flux qui est amour.

Heureusement, les pensées scientifiques n’engendrent pas de divisions aussi graves. Au niveau individuel, beaucoup de gens ont bien profité spirituellement de la religion et de la science, se dirigeant vers l’union avec le Flux. Existe-t-il des techniques modernes pour nous unir avec le Flux? Il y a la pratique de la méditation, service, prière etc. La technique la plus objective et efficace est de s’accrocher au Flux omniprésent et à vivre simplement. C’est le vrai sens de la spiritualité, de la sainteté, la voie juste du dharma amenant vers le but concret. Au moins respectez la partie du Flux qui nous enveloppe. Une telle transformation de notre comportement est possible en suivant la sagesse de nouveaux émissaires de Dieu (voir Partie 4). Notre vision anthropocentrique doit grandir en amour pour ce que nous enveloppe. La méthode pour apprendre cette manière de vivre varie selon chaque individu et sa capacité à réagir correctement. Par contre, une méthode imposée par une institution à une société entière a nous amené toujours loin de l’amour, vers des divisions haineuses et meurtrières.

L’union avec le Flux nous accordera l’accès total à l’information, l’énergie, la lumière et la vitesse. Cette union est salut, révélation, nirvana et lumière. Lorsque nous ne pouvons pas comprendre certains phénomènes naturels, la puissance du Flux se manifeste de plusieurs façons :

a. Miracles : D’abord associé aux prophètes, les miracles continuent à attirer les gens qui ne peuvent pas comprendre que dans le Flux il y a d’innombrables miracles non révélés.

b. Prophéties et prédiction : Les prévisions météorologiques imprécises basées sur des observations empiriques de madame Soleil en Suisse ont été remplacées par les prévisions très fiables fournies par les météorologues utilisant des informations très précises sur la composition, la structure et la dynamique de l’atmosphère. Cela  est possible dans toutes les autres branches de la vie.

c. Télépathie, capacité à matérialiser et dématérialiser : Au moyen de la transportation astrale à la vitesse de la lumière, Jésus se matérialisait marchant sur la mer Morte venu pour soulager ses disciples angoissés dont il avait reçu le message télépathique. Les physiciens et les parapsychologues ont déjà fait un progrès important pour comprendre, expliquer et mettre en pratique ces phénomènes extraordinaires paranormaux dont la réalité nous a échappé jusqu’à présent. Un aspect élémentaire de « vietrons » est utilisé en recherche par l’EPFL et la NASA. Ils étudient comment les objets volants dans le vide peuvent interagir et s’auto-organiser.

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Le jour où j’ai écrit sur ce sujet, j’étais étonné en bien de lire dansLe Temps du 16.01.06 les paroles d’un scientifique. « La biologie traditionnelle décompose tous les éléments de la cellule, les gènes, les protéines, les ions, les membranes, etc., et les étudie séparément. C’est essentiel. Mais il nous faut aussi comprendre comment toutes ces parties interagissent. Car c’est cela la vie, l’interaction de milliers de molécules. Rien n’agit jamais seul. Il faut comprendre les interactions. C’est l’objet de la recherche suisse top secret – le projet System X ». On ne peut pas trouver une meilleure définition des mots « vietrons » et de l’énergie vitale. Imaginons d’élargir le System X à tout, de la cellule, aux organes, aux corps humains, aux autres êtres vivants animaux et végétaux, au monde écologique, à la terre, aux planètes, au soleil, aux galaxies, à l’univers. L’information et les systèmes interagissant que nous attendons sont inimaginables. Ca nous donne une bonne définition de la nature du Flux, la Réalité, Vrai Dieu. Incontestablement, celui qui a accès à cette information est sûrement un prophète, le messie, le guru.

La particularité du Flux est d’avancer. Il ne peut pas être arrêté. Toutes les écritures sacrées et profanes nous recommandent fermement d’aller en avant dans le Flux. Comment avancer ? C’est essentiel de n’être pas borné par les servitudes du passé ou par les faits obstinés et mal conditionnés du présent. Dans nombre de nos sociétés il y a des prêtres, des religieux et des gurus qui n’ont pas appris le vrai message et qui n’arrêtent pas d’abuser de leur pouvoir pour contraindre les gens à retourner vers le passé, aux temps védiques, bibliques et coraniques contre le cours du Flux. C’est impossible. C’est notre affliction et un malheur regrettable. C’est le devoir de chaque vrai leader spirituel d’avancer en dégageant ainsi le chemin pour l’avenir.

Les penseurs sont d’avis que l’origine du monde est une Idée et que les atomes et l’énergie sont des éléments de la Conscience  planétaire Toute-puissante. La volonté de Dieu est inscrite sous forme d’informations sur les interactions et interdépendances au sein du Flux. Donc, se comporter suivant Son ordre est notre devoir et notre prière. Ma prière est : aide-moi à devenir une personne simple et naturelle et assimile-moi dans le Flux d’information, d’énergie et de lumière et baigne-moi dans la Conscience m’amenant à une vie de félicité.

1.4 VIETE

Sans rappeler sa définition, le terme « Nom » n’évoque pas l’image la plus récente de Dieu. C’est pourquoi j’ai employé  l’acronyme  VIETE  qui comprime les attributs de l’image nouvelle : ‘Energie Vitale’, ‘Informations, Interaction et Interdépendance’, ‘Eternel’, ‘Tout-puissant’,  et ‘Ecoulement’ (Flux). Ci-après « Flux » et « VIETE » sont employés souvent comme des synonymes.

Deepak Chopra dans The Book of Secrets (Rider, 2004) – Secrets 11,12 and 13 nous guide à suivre la spiritualité pratique en évoquant le concept de  «co-soulèvement interdépendant simultanées» (simultaneous interdependent co-arising). Très habilement il montre le rapport des humains et des autres êtres avec le Flux/Univers (Conscience) et comment les humains peuvent le réunir et demeurer dedans.

Si Maimonide et ses autres contemporains célèbres tels qu’Al Farabi, Avicenne et Ibn Bajja de 12eme siècle avaient l’accès au trésor énorme de la connaissance scientifique et aux informations actuelles nous aurons été épargnées de peur de la collision des civilisations. Plupart d’eu soutenaient la pensée d’ordre naturel permanent pareil à VIETE  qui peut être expliqué scientifiquement. La seule connaissance positive de Dieu (VIETE) possible pour les humains consiste à leur capacité à comprendre le phénomène naturel. Est-ce que Dieu est gracieux et vindicatif ? Maimonide était d’avis que tels attributs ont leur origine dans le but de profit humain de soi-même et interprétation anthropocentrique de VIETE. Tous les attributs de Dieu qu’on trouve dans les Puranas, le Coran, la Bible et l’Adi Granth ont le sens seulement s’ils sont employés dans la contexte du Flux (VIETE). Les écrits anciens déclarent que l’amour de Dieu est une fonction de la connaissance et il est impossible d’aimer quelque chose qu’on ne connaisse pas. Maintenant je suis prêt à investir dans la spiritualité.

Actuellement un nombre croissant de peuples ordinaires comprennent la connaissance théorique. Plus que jamais avant les gens possèdent la connaissance théorique et scientifique fondée sur l’information empirique ainsi que celle dérivé d’expérimentation au niveau micro et macro. Telle information est utilisée pour étudier la dynamique de VIETE et traduit en action pour sauvegarde l’écologie et l’environnement. Il y a des peuples de troisième type, les philosophes et Religos, qui dans la passé avaient prit le rôle d’agent pour l’union avec l’Intellect Active et Dieu, ont raté pitoyablement de contribuer et guider les humains vers le Flux.

Maimonide et ses collègues s’essayaient à mettre ensemble la science et la pensée parce qu’ils associaient Dieu aux systèmes scientifiques. Actuellement Religos et les autres sont incapables de profiter de la connaissance disponible en quantité vaste. Ils sont prêts à mourir pour sauvegarder les traditions banales. Ce n’est pas étonnant que le Dieu juif se fatigue le vendredi soir et se repose le samedi. Le Dieu chrétien a l’habitude de travailler différemment : il se fatigue samedi soir et se repose tout le dimanche. Le Dieu musulman a choisi de se fatiguer le jeudi soir et pour lui le jour de repos est le vendredi. Mais mon Dieu, VIETE,  ne se fatigue jamais ; Il s’écoule éternellement, Il avance toujours. Est que VIETE, made in Switzerland, peut être le nom de la première religion d’Occident?

PARTIE 2 – CHANCE, DEFI OU LA VOLONTE DE DIEU

2.1 Etroitesse de pensée : la source du mal

Les historiens pensent que les Védas sont le premier recueil d’écrits de la connaissance ancienne des peuples de culture aryenne associé aux régions de l’Asie centrale et de l’Inde. Les Hindous continuent à croire aux mythes, aux traditions, aux codes moraux Védiques et pratiquent les rites souvent aveuglement. Il y a autant d’interprétations de ces écritures que de nombre de peuples qui y croient. Dans cette culture on ne trouve pas les termes religion et spiritualité au sens connu en Occident. La Torah récapitule la connaissance de la Mésopotamie et du Moyen Orient. Elle est interprétée différemment par les groupes et les individus. Quasiment toutes les écritures sacrées subséquentes aux paroles de Buddha, aux Upanisads hindous, à la Bible et le Coran n’ajoute à peine à la connaissance plus ancienne, mais elles interprètent et critiquent les anciennes écritures à fin de mieux s’adapter aux conditions sociales de leur époque. Il faut noter que souvent ces nouvelles écritures sacrées sont rétrogradées par rapport à leurs précurseurs. Evidement le régressivement était inévitable dans les régions où les communautés se disputaient incessamment.. Les chefs trouvaient nécessaire de promulguer et d’appliquer les codes moraux beaucoup plus restreignant afin de sécuriser la vie quotidienne et régulariser le fonctionnement de la communauté. Malheureusement, l’étroitesse et la rigidité des pensées employées par les autorités religieuses et politiques pour acquérir et maintenir leur pouvoir sur les peuples est la cause principale de l’inhumanité dans laquelle le monde a vécu pendant des siècles. Voilà comment la religion est devenue la source du mal. Soyons heureux ! Nous avons survécu à n’importe quel prix. L’âge des ténèbres qui était issue de la pensée étroite a engendré l’âge de la lumière suivi par les temps modernes qui nous offrent une connaissance d’un niveau, et d’une étendue inimaginable. Cette connaissance infinie a manifestement aidé à nous éloigner de l’étroitesse et du dogme. Cependant les institutions d’origine ne veulent pas accepter le trésor de la connaissance disponible depuis elles étaient crées. Tout le monde ne reconnaît que les auteurs d’anciennes écritures avaient critiqué, trié, et consolidé la connaissance préexistante et contemporaine. Est-ce qu’il n’est pas de notre devoir de faire de même en utilisant le trésor phénoménal de la connaissance moderne acquise pendant le dernier millénaire? Il n’y a pas de doute que ceci soit non seulement une nécessité, mais une obligation morale pour nous d’entreprendre ce chemin afin d’aboutir à une paix dans l’avenir. Ceci est le thème principal de cette thèse.

2.2 Le Chemin débute en Suisse

La Suisse est l’endroit où après une grossesse pénible, suivi d’un accouchement démesurément douloureux est née la Société des Nations en 1918. A peine vingt ans après la Société a subi la mort soudaine suivi du déchirement épouvantable de l’humanité entière. Ni l’intelligence humaine, ni la religiosité n’a pas pu nous sauver de la catastrophe de sa propre confection. De la cendre de guerre des pays ‘civilisés’ a surgi en 1945 l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui a réussi à écarter une autre guerre mondiale jusqu’à présent mais sans transformer effectivement le monde. Néanmoins, de nouveaux livres sacrés beaucoup plus exacts et complets que les Védas, la Torah, la Bible, le Coran et le Granth ont été élaboré sous les auspices de l’ONU, dont la plupart à Genève, Suisse. Ces livres sacrés énoncent les codes de conduite pour tous les aspects de la vie humaine pour que les êtres humains puissent vivre en paix. Les chartes adoptées par tous les pays traitent le droit des humains, de l’habitat, de la gouvernance, de l’environnement et la protection de la nature, mais aussi de l’éducation et la culture. Les valeurs bien pondérées touchent la réalité qui est la véritable base de la spiritualité. Les anciens livres sont déficients et profitables que partiellement pour résoudre les problèmes de la société et des individus au temps présent. J’ai la tendance à être trop optimiste et souvent j’oublie de tenir compte que la nature et le comportement humains ne changent que très lentement et que certains traits malveillants sont impossibles à éliminer. Pour garder l’équilibre, mon esprit a été attisé par de nombreuses idées fortes, exprimées dans des articles parus dernièrement dans les journaux suisses, tout particulièrement avant la période de Pâques et avant la fin de l’année. Pour cette thèse il est important de souligner cinq idées fortes de la religiosité :

2.2.1. La contention religieuse

Nous devrions définitivement abandonner l’espoir que les contentieux qui demeurent enflammés entre les religions et entre les sectes religieuses depuis des siècles seront réglés. Il faut accepter la vérité énoncée par le romancier anglais Jonathan Swift, auteur de Les voyages de Gulliver, « qu’il y a juste assez de religion pour nous haïr les uns les autres mais pas assez pour nous aimer » Plus récemment, en 2004, une pensée similaire de Hans Küng est citée au début du programme du Parlement des Religions du Monde à Barcelone, Espagne: «Il n’y aura pas de paix entre les nations tant qu’il n’y a pas la paix entre les religions » La religion demeure inlassablement la cause principale du conflit entre les êtres humains. Le monde n’aurait pas besoin d’un tel parlement si nous avions suivi la sagesse exprimée par quatre personnages pleins d’amour, deux musulmans, Ibn Rushd et Ibn Arabi, un Juif, Maimonide, et un chrétien, Alfonse le Sage, il y a de cela mille ans, pas loin de Barcelone, en Andalousie :
Mon coeur est capable de prendre toutes les formes :
C’est un préau pour les gazelles,
Un couvent pour les moines chrétiens,
Un temple pour les idoles et la Ka’bah pour les pèlerins
Les tableaux de la Torah, et le livre du Coran,
Moi, je suis la religion de l’Amour :
Les chameaux de l’Amour m’amènent sur n’importent quel chemin
Ceci est ma religion et ceci est ma foi.
(Ibn Arabi – ‘L’interprète des désirs ardents’)

2.2.2. Dieu est mort

Les êtres humains (pour souligner que nous appartenons à la communauté d’être vivants et non à une caste appart des ‘hommes’) ont inventé Dieu pour expliquer un phénomène ou une force qui est inexplicable, donc incompréhensible. Scientifiquement parlant notre psyché et notre faculté de raisonnement ont besoin de ce concept qui aussi donne lieu à la mythologie. Politiquement, les chefs de gouvernements et d’institutions religieuses ont besoin de cette Figure Dominante qu’est Dieu, pour continuer à justifier la légitimité de leur autorité en Son Nom, même si la manière d’expliquer Dieu par les religions n’est plus valable à notre époque. Dans ce sens-là, Dieu assis à la gauche de Jésus est mort; le royaume de Dieu n’existe pas, ni le feu de l’enfer, ni la douceur suprême du paradis. Notre idée d’un Puissant surnaturel est archaïque, mais n’est pas fausse dans le contexte de la pensée et de la conception ancienne. Muni d’information sur toutes les branches accumulée dans une quantité inestimable depuis que Dieu a été inventé, l’intelligence et la conception moderne professent leur incroyance et se méfient des doctrines religieuses orthodoxes, nationales, sociales et éthiques. En s’opposant aux lois naturelles, philosophiques et sociologiques mieux définies que jamais, les religions en particulier ainsi que l’humanité en général, ont gâché l’opportunité de se moderniser en réinterprétant les anciennes écritures à une lumière beaucoup plus divine, raffinée et actuelle. Nous avons raté la possibilité que Dieu continue à nous offrir, de postuler à nouveau les repères traditionnels fournis par les fêtes religieuses que les gens suivent de moins en moins. Même Dieu ne « comprend » pas pourquoi les journaux continuent à avoir des titres auto incriminant comme «Un pas décisif pour la paix des chrétiens », «Le prochain défi, c’est que Rome et Byzance s’embrassent enfin», « Les Eglises réformées ont été tenues à l’écart du processus de négociations» Au nom de la liberté d’expression, nous n’avons aucune honte de continuer à supporter et à propager la justesse des différences religieuses qui sont, en réalité, des summums capricieux du pouvoir. Les religieux traduisent aveuglement les traditions socioéconomiques tribales d’époques lointaines en code religieux pour le monde entier. Un des exemples le plus néfaste de ces manipulations est le système des castes qui sévit en Inde depuis des siècles. La religion monothéiste chrétienne remplaça la tradition et la pensée scientifique gréco-romaine ; le pape, détrônant l’empereur romain, installa un système monolithique intolérant résultant en d’épouvantables souffrances au nom d’une croyance mal interprétée pour la société européenne ainsi que pour le reste du monde pendant sa colonisation. Les Arabes remplirent avec une rapidité spectaculaire et sanglante le vide politique laissé par la chute de l’empire romain. Une grande majorité de musulmans attribue exagérément le succès arabe à l’Islâm et continue à croire fermement pouvoir conquérir le monde de la même façon et en conséquence amplifier la circonvolution des croyants autour d’une idole monolithe noire, la Ka’ba. Enfermées dans la gaine religieuse, les sociétés chrétiennes et musulmanes suffoquaient et ne voyaient pas le vrai Dieu. Pendant des siècles, elles ont fait des guerres saintes et des guerres de conquêtes qui se justifiaient en évoquant les morales de la religion. Nous n’avons pas besoin d’aller loin pour trouver que ces critères sont encore appliqués.

2.2.3. Le mal va persister

Le mal, classiquement attribué aux catastrophes naturelles ou aux accidents ou aux guerres démontrant le châtiment divin pour redresser les actes de malveillance des humains, est catégoriquement rejeté par une majorité de gens contemporains sauf par les fondamentalistes religieux. L’acceptation de la causalité humaine à un désastre est assez récente bien que les anciens sages aient confirmé cela il y a des siècles. Nous savons «que l’homme n’apprend jamais rien de l’histoire » En cherchant un soulagement thérapeutique du mal causé par un désastre, l’homme bloque sa pensée. Le mal naturel ou le mal moral n’existe pas. Malheureusement, le fait de faire le mal consciemment ou délibérément est enraciné au plus profond de la nature humaine. Au royaume des animaux l’espèce humaine, la plus évoluée intellectuellement, est assujettie au mal le plus grave des sept péchés capitaux. Pour l’instant, les humains sont les seuls qui tuent leurs confrères ainsi que les autres êtres vivants pour acquérir le pouvoir, les gains matériels dont ils n’ont pas besoin, simplement par plaisir et pour imposer leur concept particulier de Dieu et de la vie. Sans le mal humain, les religions n’existeraient pas!

2.2.4. Nouveau Dieu

Nous avons besoin de refaire Dieu qui serait fait de lois découvertes et du résultat de l’expérience acquise depuis la révélation des anciennes écritures sacrées. Mais c’est un processus rendu extrêmement long et difficile à cause de la résistance attendue des institutions traditionnelles et surtout, des pensées anachroniques qui persistent dans la société, qui ne veulent pas ou n’osent pas réfléchir. Jamais nous n’avons été aussi bien informé qu’aujourd’hui. Il est temps de rectifier les conceptions erronées, partielles et archaïques du Dieu tout-puissant. Ainsi nous pourrions combler un grand nombre de doutes par ceux qui ne croient pas en l’existence de Dieu. Les institutions religieuses et leurs ouailles, les prêtres, les mystiques, les mullahs, et les gurus qui n’ont acquis que la connaissance limitée de cette force appelée Dieu et qui ne veulent pas de la connaissance plus récente, portent une responsabilité considérable sinon totale dans la propagation d’une image partielle et fausse de Dieu. Une image de la Force (Diux) plus complète est possible, ce qui permettrait de captiver à nouveau l’imagination de jeunes.

2.2.5. Critiquer la religion

Au premier plan, il faut noter que tous les livres sacrés étaient strictement basés sur une critique raisonnée des pratiques de religions antédiluviennes, des traditions démodées, des coutumes sociales néfastes et de politique immorale. En même temps ces livres ont trié, l’information existante et sélectionnée des pensées universelles et les pratiques encore valables pour la petite société d’une région limitée. Bouddha l’a fait par rapport aux pratiques hindoues au 5ème siècle AC ; Jésus par rapport aux pratiques judaïques ; Mahomet à l’égard des pratiques judéo-chrétiennes ; Luther, Nanak, la liste est longue. Nous n’avons pas qu’une option pour franchir l’impasse érigée par les religions contre la paix dans le monde: laissez-nous critiquer afin d’élargir la fraternité humaine et l’amour exprimés avec une simplicité lumineuse par Ibn Arabi dans son poème, sans toutefois dévier du droit chemin au milieu de l’évolution actuelle de la mondialisation des valeurs spirituelles et culturelles. De cette façon nous pouvons traduire et réinterpréter les écrits spirituels et les traditions anciennes afin de les rendre applicables à la vie quotidienne des êtres humains au temps présent et dans leur environnement.

2.3 Le principe

Pour faciliter la critique des religions de façon constructive, il faut trouver une base non équivoque. Tout d’abord trouver une image de Dieu tout-puissant édifiée sur le temps, s’il existait, avant le «Big-bang ». Un savant a écrit dans le 17ème siècle : « Avec le temps sont venus des dieux et des déesses. Le drame entier est le travail du temps. Le temps a fait le monde et les peuples, bon et méchants. Le temps est l’avatar depuis le commencement à la fin. Prend le comme ton maître et t’incline devant lui. » A l’intérieur du flux de temps enveloppant tout, nous cherchons pour l’image dans les écritures sacrées et profanes et les découvertes scientifiques (au sens très large où on acquiert la connaissance/information vraie et fiable de l’univers et du monde), psychologiques, spirituelles, philosophiques depuis le commencement de l’histoire. Evidemment, il est impossible de peindre une telle image représentant la totalité de conception des humains. Une solution simple est d’esquisser ma plus récente image de Dieu, parce qu’elle est prédisposée à changer et de s’améliorer à chaque instant lorsque mon cerveau reçoit un peu plus de lumière sous forme de connaissances et d’informations. Par exemple, les anciennes et récentes découvertes de l’astronomie se heurtent de plein fouet à la vision du monde défendue par la plupart des grandes religions. Pour autant, la possibilité d’une vie ailleurs que sur Terre n’est pas totalement incompatible avec la croyance en Dieu. Une personne témoigne d’un changement en Dieu en proportion du changement en soi ; Dieu ne change pas.

PARTIE 3 – “RELIGOS”

3.1 La fraternité humaine

« Il n’y a ni bouddhiste, ni hindou, ni chrétien, ni musulman, ni sikh, ni aucune entité autre que la fraternité des êtres humains » énonçait d’une voix théâtrale à la fin de sa prière une jeune suissesse d’origine indienne à la Cathédrale Saint-Pierre à Genève,  lors un rassemblement interreligieux de prière pour la paix dans le monde. L’assertion servait à réveiller l’assemblée somnolente. A ce point là, appelons l’ensemble de ces étiquettes religieuses « les Religos »   L’étonnement apparent de l’assemblée se traduit par une forte réticence à accepter cette proclamation ce qui donne l’impression que les êtres humains sont plus anciens que nous les Religos. Il me semble que la majorité des Religos pensent qu’ils sont sûrement supérieurs aux humains. Un collègue avait réagi à la prière de la fille avec une pointe d’acerbité « je suis fier d’être chrétien » sans dire s’il est, avant tout, un être humain.

3.2 Gâchis Religos

Tous les prophètes, en sachant que les humains possèdent le mal comme un bagage de l’évolution, voulaient installer la pratique de la compassion envers la communauté de tous les êtres vivants. La combinaison de l’orgueil, de l’intelligence et de la soif du mal s’est traduite par la naissance de leur propre Flux, leur « mère nature. » Ils ont sondé le cosmos, pénétré les particules sous atomiques et ont trouvé des lois permanentes et immuables. Il est plausible que parmi ces lois existent des lois bienséantes pour les humains. Toutes arrivent dans le Flux. Nous ne comprenons pas encore la causalité.  Nous continuons à l’attribuer à la volonté de Dieu qui lui n’est pas restreint par de telles lois. Mais les lois existent et nous les connaissons mieux que jamais. Y a t’il des lois comme la force de la gravitation, l’aérodynamique et génétique qui soient valables pour les cafards, et non pour les humains ? (Daniel Quinn« Ishmael – An Adventure of the Mind and Spirit »)

Malheureusement cette « mère nature » dicte ces lois qui ne s’appliquent pas à nous parce que nous avons l’orgueil de nous considérer comme les êtres les plus élevés de la « Communauté de la vie », bien que l’être humain soit une minuscule partie de cette communauté et ne soit pas seul sur cette planète. Donc nous continuons à chercher des lois en observant uniquement le comportement des humains.

N’est-il pas vrai que le monde a été créé pour être conquis par les être humains et transformé en un paradis ? Mais Daniel Quinn pense qu’ils l’ont gâché. Cela ne pouvait pas manquer d’arriver car les humains ont fondamentalement tort. Leurs traits les transforment en un peuple stupide, destructif, avide et myope. A fin de camoufler leurs mauvais traits ils ont inventé un conte. D’abord ils ont inventé « Dieu », l’alibi fictif du conte. Dans les écrits sacrés, ils ont imaginé l’océan de ténèbres (maya) et de souffrance qui doit être traversé pour atteindre le paradis, où les attendent les vierges d’une beauté extraordinaire. Le conte s’arrête là parce qu’ils ne sont plus surs de la direction à prendre depuis là. Traverser l’océan  n’a aucun sens parce que l’océan de maya fait partie du Flux. Il faut vivre dedans. On n’a pas besoin des prophètes pour nous dire comment y vivre. Le Flux est le plus grand Dieu-Guru que l’on puisse imaginer. L’idée de  le traverser présuppose qu’il y a une distance ou un chemin. Puisque nous nous écoulons dedans ne cherchons pas le chemin ; il n’y en a pas. Le poisson a t-il soif dans l’eau ? Nous sommes aussi le Flux mais nous ne le savons pas !

3.3 Les convictions

C’est la nature humaine réincarnée en Religos qui a gâché la réalité de la VIETE. Les Religos sont soutenus par de très puissantes institutions, armés de pensées anachroniques et erronées, et croyant en des interprétations étroites et textuelles des écritures présumées être la parole sacrée de Dieu. Il est évident que ces écritures étaient rédigées pour les petites communautés locales. Les auteurs ne connaissaient pas grande chose du reste du monde, souvent bien plus avancé, sa géographie, son histoire, sa culture, ses pensées et sa science. Depuis des siècles, les Religos n’ont pas arrêté d’imposer les châtiments et pratiques d’une autre civilisation et d’une autre époque.  Ils se battent entre eux et continuent à planétariser la haine. Mais ils donnent la fausse impression d’être les instruments de l’amour suprêmes. Au nom de Dieu ils provoquent les autres sociétés paisibles qui n’ont jamais imposé leurs convictions par la force. Fortement convaincus certain Religos convoitent à tout prix la constitution d’une civilisation mondiale basée sur leurs convictions. Ils donnent l’impression d’être au-dessus des humains. Un représentant de la mosquée de Genève disait sur la RSR « Les humains doivent nous respecter. » Que voulait-il évoquer par cela ?

3.4 La caravane de l’amour

Déjà mille ans en arrière, en Espagne, quatre sages (Voir1.2a) plein d’amour prévoyaient la collision catastrophique inter- et intra- religieuse. Leur sagesse a été admirablement exprimée par Ibn Arabi  dans son poème, répété ci-dessous, avec l’espoir que les Religos évitent le carnage et la propagation de la haine:

Mon cœur est capable de prendre toutes les formes :
C’est un préau pour les gazelles,
Un couvent pour les moines chrétiens,
Un temple pour les idoles et la Ka’bah pour les pèlerins
Les tableaux de la Torah, et le livre du Coran,
Moi, je suis la religion de l’Amour :
Les chameaux de l’Amour m’amènent sur n’importent quel chemin
Ceci est ma religion et ceci est ma foi.

Au 15e siècle, un sage indien, Nanak, qui est à l’origine de la proclamation « il n’y a ni hindou ni musulman » a focalisé ses enseignements sur le principe que « celui qui regarde tous les êtres humains comme ses égaux, celui-là est un homme religieux »

Les chefs des Religos, orgueilleux et autoritaires, soutenus par leurs ouailles n’écoutent pas les sages. Calvin a condamné l’humanisme pieux et la tolérance religieuse de son ami Sébastien Castellion et l’a chassé de Genève comme un ‘chien’ détracteur. En 1555, Castellion traduit la Bible en français, une œuvre de maîtresse de la littérature en langue populaire, interprétant le message avec l’amour et l’esprit universel. Il est surprenant de constater que les autorités religieuses ont conditionné la société chrétienne si profondément que la nouvelle édition de la Bible de Castellion a été interdite d’impression pendant 450 ans. Elle a  finalement été publiée et présentée au public à Genève, le 18 janvier 2006. Les perdants ne sont pas que les Catholiques et les Protestants mais l’humanité entière. « Pourquoi cette suppression ? » J’ai demandé au pasteur de la cathédrale Saint-Pierre qui a brillamment présenté son discours sur la vie et les œuvres de Castellion : « Est que c’est l’orgueil religieux ?  Ne serait-il pas mieux de supprimer le mot ‘religion’ ? » Il m’a répondu, « Cette même question m’a incité à étudier Castellion. Les religions vont être remplacées par la spiritualité. »

3.5 La spiritualité sans Dieu

Selon les sondages, 44% des jeunes suisses et deux tiers en France pensent que l’on peut avoir une spiritualité sans croire en Dieu. Est-ce que cette voix glorieuse resterait-elle  muette ? Pourquoi ?

Est-ce que l’on peut avoir une vie spirituelle sans croire en une divinité?  Pour répondre à cette question il faut définir ce qu’est la spiritualité.  La vieille idée d’un comportement moral, éthique ou philosophique est trop floue pour comprendre et  pratiquer la spiritualité. Retenons la définition de la spiritualité élaborée ci-dessus: connaître le Flux et avancer vers lui en s’écoulant à l’intérieur pour en faire partie et l’intégrer. C’est précisément le type de spiritualité et l’image  de Dieu que les vrais prophètes et vrais gurus voulaient nous léguer.

3.6 Comment avancer ?

Les autorités religieuses, politiques, industrielles, anti-environnementalistes, commerciales et scientifiques nous empêchent sûrement de prendre le chemin vers du Flux/VIETE. A l’époque actuelle de l’intégration et de la communication nous avons l’option phénoménale de sortir véritablement de cette conjoncture écœurante. Marrions les religions, l’écologie, la science, la philosophie, la sociologie et la psychologie pour que nous puissions mieux comprendre la VIETE d’une manière intégré. En suivant ce chemin nous apprendrons à élargir notre l’amour au-delà des êtres humains. Pour s’élancer sur ce chemin il est pertinent de suivre les paroles des sages modernes. « La religion authentique est celle qui s’exprime avec compassion envers tous les êtres vivants » (Karen Armstrong). Notre amour doit aussi englober les non vivants : les montagnes, les fleuves, la terre, le ciel, l’univers. Si Dieu existe, « il n’a pas de religion » (Gandhi). « Les mains qui aident sont plus sacrées que les lèvres qui prient. » « Il y a autant de voies que les atomes dans le monde pour arriver à Dieu » (anonyme).

Il est temps que les Religos se réveillent et collaborent avec les scientifiques, les environnementalistes, les philosophes et les parapsychologues afin de créer une nouvelle interprétation de leurs religions et de leurs écritures sacrées, en rejetant les traditions et les rites qui ne sont plus valables au temps présent ou dans l’environnement socioculturel des autres régions. Tout d’abord, les Religos doivent se rappeler que tous les prophètes, sages et individus illuminés ont dédié leur vie à élever des valeurs humaines et spirituelles au-dessus des pratiques religieuses « non sacrées. » Tous n’avaient guère envisagé de nous diviser en chrétiens, protestants, catholiques, musulmans, sikhs, bahaï ou dans la variété d’hindous, de bouddhistes et de juifs.

Une seule vraie religion n’existe pas. Dieu et ses vrais prophètes sont trop grands pour être susceptibles aux critiques humaines ; ils ne peuvent pas être blasphémés. Donc le blasphème interprété de la façon des Religos n’existe pas. Le problème est le manque de tolérance entre les Religos. A chaque fois qu’il y a une critique religieuse, la déferlante haineuse des Religos réduit la grandeur de Dieu et celle des prophètes à un niveau plus bas que celui des humains.  Ne tenez donc pas en compte les chemins montrés par les religieux.  La détérioration et la destruction du milieu est le seul acte blasphématoire. Les actes qui endommagent le milieu causent souffrance aux êtres vivants, nous éloignant du Flux éternel et finissent par anéantir les civilisations.

Ce n’est pas la base transcendantale commune des religions qui est la racine des problèmes, mais les différences dans les pratiques représentent souvent des traditions locales dépassées, qui continuent à miner les religions elles-mêmes et à répandre la haine parmi les peuples. La religion a une valeur psychothérapeutique inestimable pour les individus, mais elle est aussi un catalyseur démoniaque pour déclencher les guerres des civilisations.

Les chemins imaginaires du conte constituent un délit d’incitation à la haine religieuse. Mais la haine n’existe dans la VIETE qu’au travers des humains. Les mythes qui sont des fondateurs des religions ont servi à l’évolution des sociétés humaines.  Ils ne sont plus valables au temps et aux valeurs actuelles. Il est temps d’examiner et de trier toutes ces informations parce que nous avons les moyens de le faire. Les expériences mystiques passées et récentes  de la VIETE ainsi que les  informations scientifiques, philosophiques et sociologique disponibles, peuvent à l’heure actuelle nous servir à vivre mieux et nous aider à nous comporter plus sagement.

3.7 Le salut

Dans la perspective de la mondialisation des valeurs spirituelles, les Religos qui ont nous éloigné du Flux, doivent plus que prier pour nous ramener au Flux Tout-puissant qui englobe tout et qui est le trésor de la lumière, l’information et l’énergie. La VIETE est « le fleuve et tout est en Lui, il n’y a rien d’autre ». Celui qui est accompagné par ce Dieu renouvelé « qu’a-t-il à faire avec le salut ou le paradis ? » En s’assimilant à la VIETE nous trouverons :

  • Le salut, le nirvana, et l’illumination ;
  • Le courage d’arrêter la promotion des valeurs matérielles, les divisions et les symboles et utiliser correctement nos efforts et nos ressources afin de supprimer la souffrance humaine, sauvegarder l’environnement et les valeurs universelles et rester sur le chemin spirituel ;
  • La faculté de traduire et de réinterpréter les écrits spirituels et les traditions anciennes afin de les rendre applicables à la vie journalière des êtres humains au temps présent et dans l’environnement où ils vivent.
  • La maîtrise des mesures visant à élargir la fraternité humaine et l’amour, pour vivre au milieu des tentations sales du monde sans se laisser souiller et trouver le secret de la religion véridique.

De toutes les religions, la meilleure est de connaître le Nom (VIETE), de pratiquer des bonnes actions et de renoncer à imposer ses convictions égocentriques par la force, au nom de Dieu. De tous les lieux, le lieu le plus sacré est le cœur qui a des étincelles de divinité du Big-bang.

Seul celui qui a compris la volonté de Dieu dans la nature du Flux connaît Ses secrets. Celui qui transmet les paroles divines sans comprendre le Flux n’acquiert rien. Est-ce que le jour du jugement dernier des religions démodées approche ? Il est certain que la génération nouvelle va surmonter le mur érigé depuis des siècles par les valeurs religieuses archaïques qui barre le progrès vers la spiritualité réelle et pratique. Utilisant les informations disponibles actuellement, elle va démystifier et réinterpréter les dogmes afin d’instaurer une morale post religieuse. Au moins, personne n’accusera les religions de nous rendre « la vie impossible, de haïr la raison, l’intelligence, la vie, la sexualité, les femmes, le corps et ses pulsions. » De l’univers la génération nouvelle extraira la connaissance qui la guidera à vivre mieux. Guidée par les nouveaux messagers de Dieu, elle n’aura pas besoin de justifier les « lois humaines qui gâchent », de diffuser des explications compliquées et d’exercer une intelligence pervertissante. Elle reconnaîtra que les humains sont nés défectueux, donc leurs lois, fondées sur l’expérience de leur vie uniquement au lieu de la vie totale, sont défectueuses. Elle va arrêter de se préoccuper des analyses axées vers l’intérieur et d’inventer ses propres contes au lieu d’avancer vers l’horizon large et se situer correctement vis-à-vis d’une vie totale, la VIETE.

3.8 Nouvelle image

Nous connaissons les dynamiques de Dieu tout-puissant mieux que jamais. Les religieux devraient comprendre l’image de Dieu sous forme de Flux et VIETE, plein d’informations insondables et de lumière. Au lieu de dépenser de l’énergie pour convertir  les païens, les kéfirs et les infidèles  aux images archaïques floues, nous devrions suivre l’exemple du processus qui intègre, équilibre et interagit avec le Flux, et coopérer étroitement avec tous ceux qui s’occupent de comprendre notre vrai rôle dans la VIETE. En réagissant de cette manière, nous exécuterons notre devoir d’espèce humaine dotée d’intelligence extraordinaire et diminuerons ainsi notre tendance à faire du mal aux humains ainsi qu’aux autres éléments du Flux. Nous devrons comprendre « les vietrons », l’énergie vitale, les courants vitaux, qui nous aiderons à mieux nous comporter et éviter l’apocalypse dont parlent les écrits anciens. Il n’est pas surprenant que dans  plupart des écrits anciens on trouve des paroles, des contes et des mythes qui appuient cette image de Dieu actualisée, dynamique, concrète et pratique. Cette nouvelle image nous offre une facilité extraordinaire pour expliquer aux enfants,  jeunes, athées, croyants, non-initiés et religieux mal informés, la dimension, la profondeur et le résonnement de la vie humaine au milieu d’autres êtres vivants et non vivants qui s’écoulent dans ce Flux infini. Vivre ainsi est la méditation, le yoga (l’union avec le Flux), la libération du péché originel, le nirvana, le  salut, l’état d’équilibre, la félicité, la sagesse transcendante, la béatitude et la lucidité parfaite.

PARTIE 4 – LAISSEZ-NOUS CRITIQUER

4.1 Une religion de l’Occident

Les religions sont venues d’Orient, y compris le christianisme. En diffusant la nouvelle image de Dieu utilisant le concept de VIETE (énergie Vitale’,Informations – Interactions – Interdépendances, Eternel,Tout-puissant, et Ecoulement = Flux), l’Occident a une grande chance de  fournir au monde sa propre religion. Adoptant un esprit critique sans  provoquer une révolution, nous pouvons mettre fin à la divinisation de l’homme, l’humanisation du divin, la souveraineté d’anciens Dieux ayant pris forme humaine, les interprétations fanatiques des textes sacrés et des traditions anachroniques. De tels  attributs négatifs  ont augmenté notre croyance en l’homme, nous éloignant de VIETE.  La société européenne a perçu les défauts dans les pratiques et les traditions chrétiennes et a fait un progrès important vers la spiritualité en adoptant une attitude ouverte envers les autres pensées, cultures et traditions. Nous vivons dans un boom spirituel. Les peuples ont été influencés et impressionnés par d’innombrables œuvres romanesques religieux-ésotériques comme celles de James Redfield (La prophétie des Andes), Bernard Werber (Le père de nos pères), et Paolo Coelho (l’Alchimiste) qui sont fondées sur le concept de VIETE. Ils nous ont conduit subtilement vers le Flux, le Dieu moderne et universel.

Les origines de l’universalisme occidental commencent dans la culture gréco-romaine, passent par des personnages comme Erasme, jusqu’aux connaissances scientifiques actuelles. La lumière de cette connaissance a aidé l’Europe à instaurer les concepts de démocratie, liberté de penser et raison, faussement attribués à la chrétienté. La réplique au dogme chrétien et la compréhension  des pensées africaines, orientales et chamaniques  a occasionné l’appréciation des valeurs relationnelles, de la cohésion sociale et des valeurs non matérielles.  On ne cherche pas la vérité dans la religion, mais dans les révélations scientifiques, écologiques et psychologiques.

Mon image de Dieu sous forme de Flux et VIETE nous conduit au-delà de l’hypothèse de Dieu comme moyen servant à voiler le fait que l’homme est le  créateur et le maître des normes.  La tâche de VIETE n’est pas de maintenir la cohésion sociale humaine,  mais celle de l’équilibre de l’ensemble des êtres vivants et non-vivants. La VIETE nous offre la possibilité de sortir du flou de la définition de Dieu et d’être scientifiquement plus précis et théologiquement correct. Il n’est pas nécessaire de prouver l’existence de Dieu ou d’Allah.

Un dogme entraîne une pratique au nom d’un Dieu fixe et archaïque. Par contre, Dieu en VIETE est vivant et dynamique, tel que mon image de Dieu. Chaque brin de nouvelle information que nous acquérons améliore notre image de Dieu. C’est pourquoi le niveau de notre croyance peut être mesuré et quantifié par rapport aux interactions avec la VIETE. Il n’est pas nécessaire d’invalider les techniques spirituelles existantes. Un individu peut s’instruire et se sentir de plus en plus en la VIETE en pratiquant n’importe quelle discipline: science, méditation, prière, service, sauvegarde de l’environnement ou amour des êtres vivants. Nous avons l’occasion de placer le progrès et la société dans un rapport rationnel avec notre milieu. Nous pouvons ainsi freiner la dénonciation exagérée de désillusion du progrès par les religions. En même temps nous pouvons stopper le recours au fanatisme. Progressivement, nous pouvons agrandir notre vision et nos actions dans tous les domaines, notamment politique et sociologique, et se focaliser ainsi sur tous êtres vivants et leur milieu, au lieu de se cantonner aux  humains.

4.2 Environnement, religion et effondrement de la société

J’ai reçu comme cadeau de Noël inattendu le livre de Jared Diamond, Collapse (Viking, 2005) maintenant disponible en français («Effondrement », Gallimard) dont j’ai terminé la lecture après avoir écrit les trois premiers chapitres. Heureux hasard ! Le livre expose les interactions et l’interdépendance entre l’environnement et les sociétés humaines anciennes et modernes. Les sociétés qui n’ont pas réussi à s’adapter aux éléments et aux ressources de leur milieu, rivées à des  traditions sociales et religieuses inadaptées, ont péri pour toujours. Ce résultat est parfaitement conforme à mon image de Dieu qui est la VIETE.

Les sociétés du passé qui s’adaptaient à  la VIETE en tenant compte des ressources de leur milieu ont survécu. Lorsqu’une société entière est au point de s’effondrer ou en détresse parce qu’elle a ‘blasphémé’ sa partie de la VIETE,  les pratiques religieuses ont évidemment fourni peu d’assistance si ce n’est qu’un soulagement provisoire d’ordre psychothérapeutique et moral. La religion indigène contraignante  combinée avec le pouvoir politique, était une des causes principales de la effondrement d’une société.  La religion  ne pouvait pas aider à prendre des mesures pour restaurer le milieu, épuisé par les humains. Elle ne servait qu’à sauver les âmes survivantes s’il y en avait !

La religion, la culture, et les traditions importées d’autres milieux ont empêché la survie. La transplantation d’une religion dans un autre milieu ou la conversion des peuples à une religion et un mode de vie importé perturbent l’équilibre social durement acquis. Les missionnaires ne sont pas sensibles au tort engendré sous  forme de conflits, haines, guerres, génocides tous au nom de Dieu. Les chefs religieux installés confortablement à  des milliers de kilomètres, à Rome, à La Mecque, à Londres et à Paris contrôlent la vie spirituelle des indigènes en Amérique, en Afrique et en Océanie. Lorsque les chefs religieux détournent les lois spirituelles pour acquérir du pouvoir, la société finit inévitablement dans le désordre et s’effondre. Imprégnée d’une croyance absolue et inflexible  (dans ce sens, le communisme est une religion), la société est incapable de :

  • Anticiper un problème grave découlant d’un dommage à l’environnement ;
  • Prendre conscience de l’existence du problème ;
  • Trouver les moyens de résoudre le problème dès sa détection;
  • Aboutir aux efforts nécessaires pour résoudre le problème ;

Accablé par les problèmes, la société laisse derrière elle comme témoins de sa folie religieuse, des squelettes d’églises au Groenland, d’énormes bustes de pierre sculptée à l’île de Pâques, des villes et des grottes des Anasazi au Nouveau-Mexique, des pyramides Mayas au Yucatan, le génocide au Rwanda et actuellement en Somalie et au Darfour. Dieu et ses anges archaïques étaient incapable de les aider. Ces sociétés n’ont pas su apprendre que le milieu est le vrai Dieu, et qu’en le meurtrissant cela invitait au suicide collectif. En bref, le comportement humain malsain par rapport au milieu n’est pas conforme à la VIETE, la Réalité. Les prières et la méditation soulagent les individus, mais elles seules ne nous épargnent pas de la décadence. La croyance aveugle engendre une société passive qui attend que le Tout-puissant résolve le problème. Les pensées religieuses dogmatiques et archaïques nous amènent au désastre à moins que  nous ne l’accordions avec la VIETE.

Les sociétés des îles Tikopia et de l’Islande sont des modèles de réussite parce qu’elles ont géré leur milieu selon les besoins actuels et futurs. Elles ont compris la nature de la VIETE. Sans éducation moderne elles ont appris de leurs erreurs et rectifié leurs comportements par rapport au milieu et ont ainsi survécu dans des conditions environnementales difficiles. Le fait le plus remarquable est que les Tikopians ont démocratiquement pris la décision de limiter leur expansion démographique en fonction de ressources disponibles. Par contre, les Mayas liés à leurs traditions, ont laissé la population croître pour construire leurs pyramides sacrificielles au mépris des ressources naturelles.

Le monde souffre encore de l’héritage des événements du passé, concentrés sur la rivalité religieuse qui rend les sociétés insensées: les croisades, la chasse aux sorcières, les djihads, les guerres de religion, l’Inquisition et les conversions forcées. Un bon nombre de sociétés est encore obsédé par une telle paranoïa. Actuellement, la différence réside dans le fait que le système de diffusion rapide de l’information avertit le monde entier de la fausseté et du danger de ces humains  qui veulent nous éloigner davantage de la VIETE.

4.3 Les nouveaux émissaires de Dieu

La santé du monde et tout ce que cela sous-entend dépend de l’influence des connaisseurs de la VIETE : environnementalistes,  sociologues,  écologistes, naturalistes, scientifiques, humanistes, archéologues philosophes, botanistes, zoologues, médecins, et un grand nombre des femmes. Cependant il existe des  politiciens sages dont l’amour s’étend au-delà des humains. Par contre, les chefs des Religos ne revendiquent que la partie humaine du Flux. Ils sont incapables de nous conduire vers la VIETE parce qu’ils ne veulent pas perdre leur hégémonie sur l’âme des humains.  L’amnésie, une érudition anachronique et féerique, rêvant de l’âge d’or imaginaire qui n’a jamais existé, les empêche de reconnaître que la société a changé et leur Dieu n’est plus le même.

Une grande majorité de la société chrétienne a subi une mutation spirituelle éclairée. Les églises peuvent être vides mais la spiritualité s’est épanouie parmi toutes les classes. Les chefs religieux ne s’opposent plus aux critiques de la religion.

L’Occident a donné un souffle de fraîcheur à la demande spirituelle.  Les découverts scientifiques et philosophiques nous permettent de mieux comprendre les écrits religieux. Maintenant que nous sommes équipés de connaissance des sages Occidentaux et  soutenus par le formidable moteur médiatique, il est l’heure d’affronter les institutions et les individus fondamentalistes qui affirment que la vérité a été enseignée une fois pour toutes par Dieu ou par ses prophètes, qu’elle a été consignée dans un livre et que nous ne devons rien y changer. Ces écrits doivent cependant être révisés et réécrits.

Ceci est nécessaire pour résoudre les conflits provoqués par une mauvaise interprétation des traditions provenant de la pratique religieuse. Avec espoir, les peuples éviteront le dogme, la conversion forcée et le racolage. En l’absence d’incrédules, la psychose d’être étranglé sera soignée. Cette approche affaiblira les superstitions, les démons, les anges, les dieux et déesses. Les communautés immigrées auront le courage de résister aux  appels des extrémistes qui veulent implanter et sauvegarder leur culture dans milieu Occidental contre la nature qui est la VIETE.

Le salut ou le nirvana existe seulement dans homéostasie :  équilibre entre le milieu intérieur et le milieu extérieur, équilibre entre l’espèce humaine et toutes les autres formes de vie, tous étant partenaires dans le même milieu.  L’union de l’énergie vitale personnelle (l’âme) avec l’énergie vitale de VIETE (l’âme divine) offre une image pragmatique du salut ou la joie de l’extase recherchée par toutes les religions. A moins que les chefs religieux ne soient courageux et coopèrent avec les nouveaux émissaires de Dieu, les humains mettront notre planète à sac et ne pourront pas sauver Dieu de la potence du bourreau humain. Cette fois, ce sont les humains qui crieront d’une voix forte, « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu : 27)

4.4 La survie

Notre société globale est sur un chemin intenable, qui a été suivi par les Sumériens, Mayas, Harapans, Australiens dans le passé, et actuellement par les Ouzbekes, Rwandais et Kenyans. Les nouveaux émissaires de Dieu  sont d’avis que l’humanité est assise sur une bombe à retardement. Dans 50 ans la société globale aura détruit la nature, les forêts,  la vie marine qui nourrit le tiers de la population, brûlé le pétrole et le gaz  naturel facilement disponible et dépassé le seuil photosynthétique. Il est difficile, si non impossible, de dire comment le Dieu traditionnel et ses ouailles Religos vont nous secourir. Par contre, les nouveaux émissaires de Dieu, qui comprennent la VIETE  et le gèrent sagement sont nos guides spirituels fiables. Néanmoins, ils doivent faire face à deux ennemis redoutables : ceux qui sont en train de détruire notre milieu et les Religos qui sont armés uniquement pour protéger leurs traditions. Notre survie dépend directement des nouveaux émissaires de Dieu  qui font leur possible pour éduquer les Religos mal guidés sachant qu’ils ont l’habitude de traduire leur sensibilité par une confrontation politico-religieuse et par la haine.

4.5. Spiritualité et communautés immigrées

Les institutions religieuses établies en Occident par des communautés immigrées sont d’origines culturelles très variées. Elles se sont propagées très rapidement. Toutefois tout ce qui brille n’est pas d’or. En principe, elles ne servent que les besoins sociaux et religieux communautaires internes. Souvent les chefs religieux sont très traditionalistes, se limitent à célébrer des cérémonies rituelles et à se soumettre aux  dogmes. Parmi eux les personnes instruites sont rares.  Ces institutions ne sont pas aptes à favoriser l’expansion de la spiritualité orientale en Occident.

Par exemple, un cas récent en Suisse est révélateur. Deux groupes Sikhs rivaux organisent les fêtes religieuses de manière similaire. Le Sikh Stiftung (Schweiz) a construit un beau temple dans la zone industriel de Lotzwil (Langenthal), qui ne compte que trois familles sikhes. Pour les dirigeants de l’autre groupe, le but le plus important est de construire un autre temple dans le même quartier. On constate le même phénomène en Grande Bretagne. A Birmingham, on parle de 200 temples sikhs dont 30 sont listé sur Internet.  Les communautés Sikhes dans toutes les agglomérations ont dépensé des ressources énormes pour construire des temples pour ainsi sauvegarder et perpétuer les traditions, mais rien sur la recherche et les études spirituelles et théologiques. Leur spiritualité est morale ; ils échouent lamentablement du point de vue pratique au niveau de la VIETE. L’environnement, la nature, la communauté, la survie des êtres vivants, le monde, et l’univers ne les concernent pas. Les mosquées, les temples et les gurdwaras ont remplacé les églises, mais les dirigeants se consacrent surtout à préserver les messages étriqués, délivrés par les traditions, les symboles, les rites, les habits et uniformes.

Pendant les périodes de bouleversement sociopolitiques, les croyants héritiers d’un esprit ouvert s’accommodent de la souffrance sans déprimer afin de rétablir la situation. Par contre, les extrémistes, minoritaires, réagissent souvent rationnellement pour satisfaire leur besoin d’acquérir pouvoir et prestige,  au détriment de la majorité, qui ne le remarque même pas ou l’ignore totalement, sans discerner l’érosion sournoise  de leurs valeurs spirituelles et morales. Attendant que les autres réagissent, la majorité évite de s’impliquer. La majorité peut même tolérer les extrémistes parce qu’elle ne se trouve pas concernée, négligente, souffrant du ‘dilemme du prisonnier’ (syndrome de Stockholm) ou espérant profiter en cas de réussite de la minorité.

Souvent je me demande s’il y a des différences entre une société athée et les Religos. Une image inoubliable et déchirante reste gravé dans mes pensées. Les premiers jours après la chute du dictateur communiste en Albanie, je me trouvais à Tirana logé dans un hôtel rempli de mollahs et de missionnaires chrétiens américains. Le soir au restaurant le groupe chrétien chantait à voix haute  les prières avant le repas, pendant que mollahs et le reste des hôtes les observaient avec des expressions variées : approbation, curiosité, étonnement, amusement, mais surtout malaise. J’ai vu les conditions de vie déplorables  des Albanais dans les villes et les campagnes. J’ai eu le souffle coupé lorsque j’ai lu des banderoles posées en  travers des routes,  annonçant en anglais : « JESUS HAS COME TO SAVE YOU »  (Jésus est venu pour vous sauver) incompréhensible pour la  grande majorité des Albanais dépossédés de tout. Les religieux étaient arrivés bien armés pour déclencher l’effondrement d’une société qui était économiquement appauvrie mais spirituellement riche.  Sous le régime communiste les lieux de culte avaient été détruits ou fermés et les personnes de croyances différentes se mariaient librement.

Je me demande si les représentants de religions ne sont pas coupables d’avoir contribué à l’aggravation de la situation dans les Balkans. Pourquoi les religions dites civilisées ont-elles versé autant d’huile sur le feu ? Ni les Religos ni leurs prophètes ou gurus, que ce soit Bouddha, Moïse, Jésus, Mahomet, Ram, Krishna, Nanak, Dieu, Allah ou Waheguru, n’ont pu arrêter le génocide et le déchirement désastreux dans les  Balkans. Une fois de plus, les valeurs Religos l’ont emporté sur les valeurs humaines. Est-ce que les porteurs des messages bibliques et coraniques vont-t-ils continuer à exterminer les valeurs humaines et la sagesse spirituelle de la VIETE  tenu par des tribus en Amazonie, au Venezuela, au Congo, en Nouvelle Guinée et en Australie ?  Il dépend entièrement de nous de sortir de l’égarement spirituel et  de la psychose comportementale  sociale. Aucune force extérieure ne nous n’a jamais aidé dans le passé ;  n’attendons pas une telle aide maintenant.

4.6 Mondialisation spirituelle

Le défaut primordial des religions est qu’elles ont complètement raté la mise en œuvre de leur objectif principal : instaurer la paix et l’amour entre les êtres humains. Les chefs religieux et leurs ouailles pensent que leur Dieu nébuleux  utopique est censé résoudre tous les problèmes. Il y a ceux à la conviction obstinée qui veulent convertir le monde entier à leur croyance en utilisant n’importe quel moyen. Ils veulent ignorer  que dans leur propre pays l’amour et la paix n’ont existé que pour de courtes périodes. Au sein d’une même foi règnent tueries, destruction de lieux de culte, iconoclasme, et persécution. Ils peuvent prétendre que l’Occident ne comprend pas leur religion et leur culture ; mais le contraire est vrai. Ce sont les occidentaux qui ont traduit et analysé leurs textes sacrés et ont les propagé dans le monde. Il y a autant, si ce n’est pas plus de connaisseurs du sanskrit en Europe qu’en Inde. La ville de Zurich a plus de centres de méditations et de yoga  par personne que dans les villes indiennes.

Lorsque nous sommes  confrontés à la diminution des ressources  naturelles et à la dégradation accélérée de l’environnement,  ni les prières, ni les pratiques religieuses, ni la lecture d’écrits sacrés répétitifs  (la tradition sikh), ni les traditions millénaires ne fourniront de solution pour nous sauvegarder. La génération actuelle souffre d’indigestion de trop de religion inflexible, affamée de spiritualité.   La résolution des problèmes des sociétés humaines et des autres êtres vivants a toujours résidé dans l’éducation qui nous mène à la compréhension du Flux (VIETE) et à un comportement juste par rapport à l’environnement.  Ainsi nous avons appris quelles sont  nos valeurs traditionnelles à préserver, éliminant celles devenues inutiles dans le monde actuel. C’est la prière d’action qui va nous sauver et nous mènera à notre résurrection et celle de Dieu.

4.7 Quel avenir pour les religions?

Ceci n’est pas une thèse anti-religion mais une tentative pour démontrer que nous avons été des utilisateurs aveugles des traditions religieuses.  Il est essentiel que les religions ne se soustraient pas à l’épreuve de la critique.

Est que les sociétés avec une religion formellement institutionnalisée se comportent mieux  que celles qui n’en ont pas? Le monde islamique ? L’Inde ? La Chine ? L’Irlande ? Le Nigeria ? L’Europe ? L’Australie blanche et aborigène ? La Nouvelle-Guinée ? L’Amazonie tribale ? Globalement, il n’y a pas de différences spirituelles. Mais les différences sont marquées si on les juge par rapport au  niveau d’éducation  et par rapport à la VIETE. Ceux qui s’adaptent au milieu sont heureux.

La connaissance génétique a mis au jour la logique de la réincarnation et le karma que les hindous ont perverti  pour justifier le système des castes. Par contre, la pensée hindo-sikh nous enseigne que chaque animal est capable, si nécessaire, de transformer ses gènes lui donnant ainsi l’espoir de s’améliorer.

En Suisse, avons-nous besoin de consulter Madame Soleil pour une prévision météorologique précise à long terme ou pour interpréter les prophéties obscures de Nostradamus relatives au futur ? Nous avons la capacité et le devoir d’interpréter les données et les informations anciennes et modernes pour prévoir l’évolution de la société humaine, en tant qu’élément du milieu terrestre et cosmique, et pour prendre des mesures contre son effondrement, catalysé par les pratiques obstinées de Religos mal instruits.

Tout d’abord les Religos  – ils ont beaucoup à apprendre afin d’être capables de sentir la résurrection de Dieu sur terre. Ils  doivent :

  • Guider la société pour qu’elle cesse de détruire l’habitat naturel, les ressources alimentaires, la diversité biologique en sauvegardant les bassins versantes, sols, forêts, plantes et animaux en se souvenant  que nos églises, temples, mosquées,  pagodes, gurdwaras, synagogues deviendront des ruines comme les pyramides, les temples mayas, les tours sumériennes, les ruines harrapan et les monuments romains, et que Dieu, nous connaissons, ne descendra pas pour nous aider parce que nous l’aurons déjà tué.
  • Gérer notre héritage naturel justement et sainement : c’est la vraie prière, la vraie méditation, la vraie charité, le vrai service de Dieu.
  • Arrêter le messianisme religieux, les conversions forcées et la déculturation de groupes ethniques vivant dans un environnement différent.
  • Reconnaître que le messianisme ne se manifeste pas comme le porteur du message de Dieu, mais comme la domination sur Dieu omniprésent et sur la culture d’une société par une autre, et que la politique religieuse fondamentaliste est une invitation à l’autodestruction et à la souffrance pour les autres.
  • S’adapter à la culture existante si nous venons d’une autre société parce  qu’il est impossible de changer un habitat sans provoquer la ruine de la culture et des traditions  des communautés indigènes. C’est un comportement contre la volonté du Dieu ancien et nouveau.

A l’évidence, la situation actuelle n’est pas entièrement négative. Il faut admettre qu’il y a un courant assez fort surtout parmi les exploiteurs de ressources naturelles, qui nous nous amène vers la VIETE. Grâce à la pression de l’opinion  publique éduquée, ils ont compris que le  rôle et le destin des êtres humains sont dans la VIETE. Si les Religos arrivent à orienter leurs institutions dans ce sens, les humains peuvent résoudre les problèmes de leur survie  sans avoir recours aux guerres, génocides, famines et épidémies.

4.8 Vers le chemin de la Lumière

Il est essentiel que l’on donne aux peuples, surtout aux jeunes, les moyens de comprendre mieux et objectivement les différentes croyances qui ont stimulé les consciences depuis des siècles. Il me semble que la société moderne est plus consciente que jamais du besoin de s’organiser pour aider les communautés religieuses à prendre le chemin de la vie juste et à éradiquer le fanatisme. Il convient de:

  • Démystifier et mettre l’image traditionnelle de Dieu et une grande partie de l’enseignement religieux dans le contexte de VIETE et donner ainsi une dimension et une profondeur au concept de Dieu ;
  • Arrêter  d’accentuer l’anthropocentrisme, rechercher l’harmonie avec la nature et les êtres vivants, se fondre dans l’environnement et de faire corps avec ses éléments ;
  • Rectifier le malentendu que l’homme est supérieur à la nature et maître de celle-ci ;
  • Accepter la savane de l’Afrique comme le berceau des êtres humains et non l’arche de Noé judaïque du Moyen Orient ;
  • Diffuser la vraie spiritualité théologique et scientifique dans les lieux de prière, les écoles et les familles ;
  • Cesser de soutenir les institutions commerciales, nationales et internationales, et les  pays qui utilisent la religion pour opprimer les peuples (par exemple, le blocus commercial de l’Afrique du Sud qui a contribué au succès de la lutte contre le régime de l’apartheid) ;
  • Appuyer les actions des environnementalistes qui encouragent le public à acheter des produits non nuisibles à l’environnement, obligeant ainsi les producteurs de s’adapter à cette nouvelle exigence ;
  • Faire plier les autorités religieuses obstinées  pour qu’elles satisfassent la demande spirituelle d’une communauté moderne ;
  • Convaincre le Pape Benoît XVI pour qu’il corrige sa vision de la spiritualité que « toute vie humaine est sacrée et inviolable de sa conception à sa fin naturelle » à celle que « toute vie est sacrée… » ; être pro vie et non  pro vie humaine  seulement;
  • Instituer des procédures afin d’arrêter d’une part la violation de la spiritualité réelle et d’autre part perpétuation de la haine en éliminant l’abus de pouvoir détenu par les chefs religieux  et la rivalité inter- et intra- religieuse ;
  • Mettre à profit  la sagesse des gens éduqués et informés de la VIETE  pour réduire au silence ceux qui cherchent ou détiennent  le pouvoir religieux ;
  • Embarrasser les chefs religieux et leurs ouailles en prônant les valeurs justes fondées sur la VIETE ;
  • Faire sentir aux politiciens et aux dirigeants la signification et l’importance de la VIETE dans le fonctionnement des institutions ;
  • Réviser les livres sacrés en  tenant compte des chartes de l’ONU, les connaissances scientifique, sociologique, écologique, philosophique et psychologique.

4.9 Quotient Spirituel (QS)

Depuis longtemps,  psychologues et pédagogues ont mis en place un large  éventail de tests pour mesurer l’intelligence des humains et des animaux. La capacité d’exécuter certaines fonctions, pratiques et théoriques, est indiquée avec un quotient intellectuel (QI), le chiffre cent étant une moyenne statistique. Plus récemment, les capteurs électroniques nous ont permis de voir les réflexes cérébraux  déclenchés par les émotions et de chiffrer le Quotient Emotionnel (QE).   L’image de Dieu sous la forme du Flux (VIETE) et son rapport direct avec les humains peut aider à trouver des paramètres pour concevoir des tests afin de déterminer le Quotient Spirituel (QS). Le test mesurerait  la  connaissance et la performance d’une personne par rapport aux éléments écologiques, par exemple, et indiquer ainsi sa proximité au Flux (la Réalité, Dieu). En parallèle on pourrait capter électroniquement l’ampleur de la « zone bleue » du cerveau  et la comparer avec la « zone bleue » d’un moine bouddhiste en méditation, ou la moyenne chez les hommes et les femmes ou chez les enfants et les adultes.

Remerciements : Ma fille Upi avec l’aide de son mari Marcin (Californie) a développé ce site Internet et a corrigé les textes anglais et français. Je lui suis extrêmement reconnaissant pour tout le travail qu’elle a fourni avec amour.  Ma petite fille Maneka m’a aidé à informatiser les illustrations. A Genève, je remercie ma fille Amita et son mari Yaniss pour leur précieuse aide lors de la correction du texte français et pour leur soutien moral.

FIN