Retour à Dublin – 18 avril 2018

Retour à Dublin – 18 avril 2018

31 août 2019 Non Par Naginder Sehmi

(OMM Bulletin de l’Amicale No. 29 – Décembre 2018)

Retour à Dublin, la jolie ville -18 avril 2018

By Naginder Sehmi

Campanile et Longue Salle

Je suis entré par la « porte d’entrée », c’est ainsi qu’elle s’appelle depuis des siècles, toujours la même haute porte en bois.  J’avais le sentiment de n’avoir jamais quitté cette Université, après 55 ans.  L’Université de Dublin, connue dans le monde entier sous le nom de « Trinity College », et située dans le centre même de la ville.  Elle a gardé son vieux caractère, rien n’a changé.  La grande place recouverte de pavés avec, au milieu, son Campanile – la Tour des Cloches. A gauche, toujours la même chapelle, le vieux réfectoire, et la résidence des étudiants où j’étais logé les deux dernières années, dans une chambre donnant sur le  Campanile.  J’aurais tellement aimé revoir l’intérieur de la vieille Salle de lecture, de forme hexagonale, malheureusement fermée.  C’est là que je passais de longues heures, en été, à préparer les matières supplémentaires que j’avais choisies.  Mes souvenirs revenaient au galop: les tables des deux côtés de l’entrée, où je vendais les cartes de Noël de l’UNICEF, et les billets pour le Carnaval des Nations, ou le Journal de la Trinity, et toutes ces personnes que j’y ai rencontrées, dont certaines sont devenues des amis pour toujours.  Soudain je suis resté de marbre, halluciné, en croyant voir Hilary, ma camarade de classe et très chère amie, venant  droit sur moi, là, avec son grand sourire. Mais non, nous ne devions plus jamais nous rencontrer.  Quelques jours plus tard, le Bureau des Anciens me fit savoir qu’elle était décédée il y a deux ans.  La Secrétaire du Bureau des Anciens me fit un accueil exceptionnel- je me sentais comme chez moi –  et elle fût très heureuse de recevoir mon livre.

Alumni Bureau TCD

Les touristes du monde entier sont attirés par Dublin, pas seulement parce que c’est la  ville où l’on fait la fête – et – les – filles – y – sont – jolies, comme dit la chanson, mais pour le Livre de Kells(*) une œuvre à ne pas manquer quand on est à Dublin.  Il est exposé dans la Salle Longue, qui a maintenant une nouvelle entrée, faisant face à la nouvelle bibliothèque/salle de lecture/et salle dînatoire, conçues  de manière à ne rien enlever du charme historique des lieux. Il est peut-être utile de rappeler que la Trinity College de Dublin a été fondée par la Reine Elizabeth I, en 159.  La Salle Longue a l’apparat du bâtiment le plus ancien.  Après avoir attendu dans la longue file d’attente, j’ai présenté ma carte d’adhérent à l’Association des Anciens – datant de 1964 – que je n’avais heureusement pas jetée et même retrouvée.  Les yeux écartés d’étonnement, la jolie réceptionniste me dit qu’elle n’avait encore jamais vu une carte si « vintage ».  En m’admettant avec ma compagne, elle m’expliqua que j’avais le droit de venir accompagné de 3 à 5 personnes, gratuitement. (*) Le Grand Evangéliaire de St Colomba, un manuscrit illustré de motifs ornementaux  réalisé par les moines de culture celtique aux alentours de l’An 800.

J’ai été émerveillé de revoir le Livre de Kells, ouvert à la page des décorations.  Le lendemain, c’est la page suivante – des enjolivures – qui serait exposée. La Salle Longue abrite l’une des plus grandes collections de livres anciens.  J’aurais adoré en parcourir quelques-uns.

De nos jours il y a un grand magasin de souvenirs qui, sans que je le leur demande, m’a fait un rabais de 10% sur les t-shirt du Collège et sur tous les autres achats.

Je résiste à la tentation de décrire mes aventures vécues dans cette ville des plaisirs, si ce n’est en résumant brièvement ce que j’ai fait pendant mes études, entre 1959 et 1963, à savoir  » la tournée des bars »(**).  Nous commencions avec le plus vieux des bistrots, « L’effronté », en passant évidemment par « Le Guinness » et en terminant par le plus récent « La Nouille ». On s’est beaucoup amusé.

(**) L’expression anglaise rajoute « à quatre pattes ».

(Photos de Karin Nyffenegger)

(Traduction Ilse Bourgain)

 

 
Le bar à nouilles
L’origine du Guinness est ici.